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« La Belgique accueille plus de 2 500 filiales de groupes français »

Durant deux mois, le Journal des Français à l’étranger vous propose un grand dossier sur les nombreux aspects des échanges frontaliers. Entretien avec Anne-Christine Genouville, directrice de la Chambre de commerce internationale (CCI) France-Belgique.

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AC-Genouville

Français à l’étranger (FAE) : Quelles sont les missions de la CCI France-Belgique ?

A-C.G. : Il faut préciser avant tout que la CCI France Belgique (CCI FB) est une structure autonome de droit privé, créée en 1885. L’équipe de la CCI FB réalise trois missions principales. Elle anime et renforce la communauté d’affaires entre la Belgique et la France à travers un cercle business (Club Affaires). Elle aide les entreprises françaises à tirer le meilleur parti des opportunités offertes par le marché belge. La CCI FB est devenue concessionnaire de l’état français début 2019 et est désormais le guichet unique officiel pour accompagner les entreprises françaises vers la Belgique en réalisant des études de marché et des missions de prospection et en gérant leur implantation. Enfin, elle héberge des entreprises belges et françaises sur son plateau de 700 m2 au cœur de Bruxelles (Centre d’affaires).

FAE : Comment s’exerce votre action sur le territoire ?

A-C.G. : Nous accompagnons des entreprises françaises de tout secteur d’activité et œuvrons naturellement sur l’ensemble du tissu économique belge. Nous nous déplaçons à la rencontre des sociétés belges dans tout le pays, à partir de Bruxelles. Pour l’accompagnement de ces entreprises et l’animation de la communauté franco-belge, outre nos contacts « business » dans le pays, nous nous appuyons sur tout l’écosystème consulaire français. C’est-à-dire, les différents services de l’Ambassade de France auprès du Royaume de Belgique et notamment le Service économique régional et le Service culturel et scientifique, le Consulat, les Conseillers du Commerce extérieur de la France. Bien entendu, nous comptons également sur le réseau de nos trois Chambre sœurs, les Chambres de Commerce et d’Industrie françaises situées à Gand et à Anvers pour la région flamande et à Liège pour la région wallonne.

Les relais économiques belges sont très précieux aussi, notamment l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (AWEX), FIT, hub.Bruxelles et la Ville de Bruxelles.

FAE : En quelques chiffres, que représente le travail frontalier entre la France et la Belgique ?

A-C.G. : Les travailleurs Français vers la Belgique sont au nombre de 37 800. 75 % d’entre eux viennent des Hauts-de-France et 25% du Grand Est. Ils travaillent essentiellement en Wallonie. Les Belges vers la France sont nettement moins nombreux. Les deux profils types du travailleur frontalier sont les ouvriers de l’industrie manufacturière et les de jeunes travailleurs du tertiaire.

FAE : Quels sont les secteurs porteurs ?

A-C.G. : Le secteur de la pétrochimie, de l’agro-alimentaire, du pharmaceutique avec 41 000 emplois directs et premier investisseur en recherche et développement pharmaceutique, l’aéronautique industrie et défense, l’industrie manufacturière, les transports et la logistique.

FAE : Quelle est la place des entreprises françaises en Belgique et quels avantages peuvent-elles y trouver ?

A-C.G. : La Belgique accueille plus de 2 500 filiales de groupes français, ce qui représente 143 000 emplois et le volume de biens entre les deux pays est de 63,1 Mds €. C’est actuellement le cinquième client de la France (6,9% des exportations françaises), mais aussi son cinquième fournisseur (6,6% des importations françaises). La Belgique est le premier pays d’accueil des entreprises françaises exportatrices : 46 000 sociétés françaises sont allées vers le marché belge en 2020.

Les relations bilatérales sont donc très importantes pour diverses raisons. Notamment la proximité puisque les deux pays ont une frontière commune de 624 kms, une langue commune avec 40 % des Belges francophones (le français est la langue de Bruxelles). De plus, la similitude de « profil » des deux pays sont matures et représentent tous les secteurs économiques.

Les entreprises françaises peuvent donc accéder facilement à un marché de proximité en partie francophone, très tonique, avec une main d’œuvre qualifiée.

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